Chronique : Glassing - From The Other Side Of The Mirror

Entre black metal et post-hardcore, Glassing a choisi… de ne pas choisir. Originaire du Texas, le trio sort fin avril son nouvel album intitulé From The Other Side Of The Mirror (Pelagic Records). Cette mixture est sublimée par Andrew Hernandez (This Will Destroy You, The Sword) à la production, considéré comme le quatrième membre du groupe. Parfait équilibre entre anéantissement de tout espoir et apaisement de l’esprit, cette proposition dévastatrice de dix titres brusque, secoue, mais nous ramène toujours à son coeur tourmenté. Alors que mes goûts musicaux fluctuent selon mon humeur depuis toujours, j’avoue que Glassing est un coup de coeur de cette année, qui nous réserve encore bien des surprises selon Zach Pishney, dont l’interview est à retrouver ici.

Parfait équilibre entre passages atmosphériques et riffs frénétiques menés par la voix de Dustin Coffman (chanteur et bassiste), allant du scream acéré aux lignes vocales quasi-célestes, From The Other Side Of The Mirror est un travail d’orfèvre : précis, époustouflant, dont l’interprétation est propre à chacun. Sur chaque morceau, Dustin incarne un personnage différent. Ainsi, cela donne un album inspiré par les images faussées de nous-mêmes qui n’existent que dans l’esprit des autres.

‘Ritualist’, parmi mes titres préférés de l’album, mise sur un chant scream déchirant mêlé à la musique plutôt aérienne, voire insaisissable. La force du groupe réside dans son double jeu, aussi bien vocal qu’instrumental : fusionner des mélodies éthérées à un chant acéré paraît être un jeu d’enfant ! Sur ‘Sallow’, titre instrumental aux allures d’interlude, le trio expérimente avec une intro lourde, oppressante, puis nous mène vers une atmosphère vaporeuse jusqu’à la dernière seconde. Par ses changements soudains et inattendus, la musique de Glassing nous pousse à la vigilance, à l’attention continue, comme si nous nous trouvions sur une route sinueuse aux virages exigus. Ces changements de rythme et de dynamique nous désarçonnent pour mieux nous remettre sur la voie quelques instants plus tard, en témoignent l’intro du titre d’ouverture ‘Anything You Want’ et les screams lancinants de Coffman, balancés quelques secondes plus tard.

Sorte d’outro de plus de 5 minutes, ‘The Kestrel Goes’ invite à la sérénité, juste avant d’embrayer vers la fin explosive de ce sublime album. ‘Wake’ confirme en effet le chaos magnifique de Glassing sur From The Other Side Of The Mirror. Sur ce chef-d’oeuvre sensationnel à la dualité certaine, le trio parvient à maintenir l’équilibre du début à la fin, entre beauté et destruction, et nous pousse à reconsidérer et réévaluer ces 42 minutes de musique. Quoique discordante, la musique de Glassing se veut également intuitive et mystique, comme si tout l’album était une énigme à écouter et écouter encore pour en trouver la finalité. Si vous n’êtes pas amateurs de cette esthétique sonore, je vous recommande d’écouter From The Other Side Of The Mirror plusieurs fois pour vous en faire une idée claire.

Merci à Clément Duboscq de l’agence Vous Connaissez ? PR pour cette découverte qui tombe quelques semaines seulement après celle de Something Animal, dont la chronique du dernier EP Bestial Curse Part I est toujours disponible ici.

FFO : portrayal of guilt, Deafheaven, This Will Destroy You

glassing band Austin texas USA chaotic hardcore post black metal from the other side of the mirror pelagic records vous connaissez ? PR
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Glassing
From The Other Side Of The Mirror

Origine : Austin, Texas

Date de sortie : 26.04.2024

Label : Pelagic Records

Genre.s / sous-genre.s : chaotic hardcore / black metal

Écouter From The Other Side Of The Mirror