« Oh mais quelle surprise ! Anais parle encore de Green Day ? Les bras m’en tombent ! » Personne, jamais. Mon amour pour ce groupe n’a pour limite que la trilogie sortie en 2012 (et le dernier album ahem). Il est aussi responsable de mon intérêt pour le rock, dans le sens le plus large du terme. Mais inutile de m’étaler ici, j’en parle suffisamment dans cette vidéo réalisée par Antony Gallien – Wild Boy Productions. Après mon Focus On… Avril Lavigne dans lequel je lui déclare toute mon admiration, en voici un nouveau dédié à Green Day.
En 2004, je tombe amoureuse de Green Day grâce à American Idiot. Dix ans ont passé depuis Dookie, et cette seconde vague de succès est bienvenue ! Elle amène avec elle une génération de jeunes fans dont je fais alors partie. Ainsi, je tombe dans la spirale dont je ne ressortirai sans doute jamais. Je reprends toute l’histoire du trio d’East Bay depuis le début : discographie, démos, articles de presse, anecdotes… Rien ne m’échappe ! Basket Case intègre mes playlists énergiques, alors que Good Riddance (Time Of Your Life) trouve sa place dans les plus mélancoliques.
En octobre 1997, Green Day s’apprête à publier son cinquième disque, Nimrod. Le groupe sort d’une ère amère et peu propice au succès. Insomniac, sorti deux ans auparavant, ne rassasie pas certains médias spécialisés. Entertainment Weekly, pour ne citer que celui-ci, déplore un manque d’évolution de la formation depuis son premier album. Néanmoins, l’accueil général n’est pas mauvais et le disque s’écoule à plus de 3 millions d’exemplaires.
Lorsque débutent les sessions d’enregistrement en studio, Green Day et Rob Cavallo se réunissent autour d’une quarantaine de chansons. Motivé par l’envie de délivrer un album expérimental depuis plusieurs années, le groupe transforme son procédé créatif. Grâce à l’intervention de Pat Magnarella, le père de Rob, Green Day s’arme d’une approche plus mature dans la composition. Billie Joe explique également vouloir se débarrasser des contraintes de la structure musicale punk rock pour faire place à l’improvisation.
Lassé de la recette qui a changé leur vie, la formation prend le risque d’écrire un album aux sonorités disparates. Car il est impossible de décrire Nimrod en un seul mot, si ce n’est « vulnérabilité ». Green Day s’est laissé porter et a embrassé toute toute son inspiration sans se réfréner. Dans London Calling des Clash ou Reject All American des Bikini Kill, Green Day a cherché l’équilibre entre punk rock abrupt et délicat.
Howie Klein, alors président du label Reprise Records, a passé beaucoup de temps avec le groupe pendant l’enregistrement de Nimrod. Il déclare avoir été témoin du changement drastique dans leur direction artistique. Après plusieurs années à chaperonner le trio, il s’est réellement rendu compte de cet épanouissement musical. A son tour, Billie Joe a expliqué toute l’idée de l’album : « Pourquoi ne pas sortir cette chanson acoustique ou une autre de ‘surf music’ ? C’est ce que nous sommes, pourquoi le cacher ? »
Avant de finaliser la tracklist de Nimrod, Billie Joe nous apprend que l’album aurait pu être un double album. Une autre preuve, s’il en fallait une, que le changement de processus du groupe a porté ses fruits ! Dix-huit titres seront finalement retenus pour la sortie, prévue pour le 14 octobre 1997.
Vingt-cinq ans plus tard, Green Day dépoussière quelques vieilles demos et récompense ainsi la patience de nombreux fans. Pour le 25ème anniversaire de son album le plus sous coté, le trio voit les choses en grand. Plus de 50 titres composeront la tracklist dont les 18 titres originaux remasterisés. En plus, il faudra compter un live enregistré à Philadelphie en 1997 ainsi que les demos susmentionnées.
La diversité des chemins qu’emprunte Green Day sur Nimrod est la raison pour laquelle je ne passe aucune chanson. Comme je le disais, les sonorités mélangées font que chaque chanson se démarque. Certaines se fondent entre elles, ou presque, comme Redundant qui semble terminer par la même note que The Grouch. Uptight et Last Ride In illustrent également la montée en puissance dans les refrains que le groupe sait produire… pour redescendre en douceur et se laisser porter par ce titre surf rock instrumental.
Un peu plus loin dans l’album, King For A Day est considéré comme un hymne queer. Billie Joe avait déclaré à son sujet : « Ce serait drôle que des machos la chantent sans se douter qu’elle parle de drag queens ! » Inspirée par les mouvements ska et oi!, elle emploie une section de cuivres assurée par Gabrial McNair et Stephan Bradley du groupe No Doubt. Après avoir écouté cette chanson, on se doute qu’elle demande un certain cardio aux musiciens lors des concerts.
Entendre du violon dans la musique de Green Day était impensable… jusqu’à l’excellent Hithin’ A Ride. La musicienne Petra Haden (That Dog) insuffle un parfum de Moyen-Orient durant ces quelques secondes d’intro. La suite est une mélodie menée par le power trio dans ce qu’il sait faire de mieux. Cette énergie est juste folle !
Sur Walking Alone, Billie Joe s’essaie à l’harmonica. Même s’il avoue ne pas savoir en jouer, le résultat est plutôt convaincant. La mélodie reprise ensuite à la guitare nous donne à écouter une rencontre entre punk et alternative rock. La chanson qui va vraiment contraster avec le reste s’appelle Good Riddance (Time Of Your Life). Billie Joe l’écrit en 1993 et la soumet à proposition pour Dookie, mais le groupe finit par l’écarter de la tracklist, la jugeant trop différente du reste. Après un nouvel enregistrement, c’est Rob Cavallo qui ajoutera les finitions en une demi-heure. Sans grande surprise, la chanson est un immense succès et est reprise dans les bals de promo aux USA. Elle est aussi diffusée dans la série Urgences, et, plus récemment, dans la série Midnight Club.
A chaque fois que j’écoute cette chanson, j’ai les mêmes frissons qui reviennent. Je n’ai pas de souvenir particulier lié à elle, mais je comprends le sentiment de nostalgie qu’elle véhicule par ses paroles. Car c’est ce même sentiment qui exprime mon attachement à ce groupe depuis tant d’années. Je ne compte plus les concerts manqués, ni le nombre de fois où j’ai pleuré en les écoutant. Après American Idiot, c’est Nimrod qui tient une place importante dans mon classement des meilleurs albums de Green Day.
Enfin, je pourrais résumer mon article ainsi : si American Idiot fut mon coup de foudre, Nimrod est mon coup de coeur.
Compilations • Archives • Contact • RGPD • Mentions légales • © House Of Freaks – 2024